Peux-tu retracer ton parcours brièvement ?
J'ai passé un Bac cinéma et je suis ensuite entré aux Beaux-Arts. Insatisfait, je quitte l'école au bout d'un an et je me focalise sur l'écriture d'un court-métrage intitulé Chasseurs de tête, un western d’anticipation (!). Puis je continue la vidéo sur d'autres projets, via notamment l'association Petits Bolides à laquelle je ne tarde pas à me greffer en tant que graphiste, la voie que j'ai choisie dans ces années là.
Le graphisme en freelance m'emmène à Paris (j'y travaille pour des maisons d'éditions vidéos telles que Gaumont, Universal ou encore Canal +) et en parallèle, je signe en temps que musicien sur le label Fiat Lux avec mon groupe Pauline.
Aujourd'hui, j'ai créé ma propre agence de communication, l’Agence Capsule, et je continue la création via la photographie, la musique (je travaille actuellement sur un projet de ciné mix sur le film Le Mans avec Steve McQueen) et la vidéo, via des films d'ateliers dirigés par Jérôme Dubreuil.
Comment as-tu rencontré Nicolas Habas ?
J'ai rencontré Nicolas Habas pendant mon objection de conscience, nous étions projectionnistes itinérants pour la même association. Je ne sais plus exactement comment cela s'est produit mais l'amour que nous portions au cinéma et cette envie de raconter des histoires nous a évidemment rapprochés.
C'est ainsi que j'ai vu ses premières œuvres prendre vie, comme son court métrage En attendant septembre, puis ses autres réalisations auxquelles j'allais vite apporter ma contribution. Soit en tant que graphiste, comme sur le court métrage Le mal de Claire où Nicolas m'a fait confiance pour le visuel principal, soit en temps que musicien, comme sur le documentaire Le confort moderne.
Comme nous n'avons pas souvent l'occasion de nous voir, ce qui est important dans notre relation de travail et d'amitié, c'est la qualité de l'échange, la discussion et le débat. De fait, les collaborations qui en découlent n'en sont que plus précises, on sent très vite quand la direction qu’on prend est la bonne.
C'est donc naturellement qu'à sa demande et avec les images qu'il m'a fait parvenir, j'ai travaillé sur un visuel pour le blog. C'était important - et amusant - de créer une image représentative de l'ambiance de son film avant même le tournage, en n’oubliant pas de donner à l'ensemble une esthétique très cinéma.
Au final, ce visuel fait office de teaser, un teaser qui tient en une seule image.
Qu'est ce qu'un directeur artistique selon toi ?
Pour moi, c'est avant tout comprendre la personne pour qui on travaille. Donner une identité visuelle (et le mot "identité" prend là tout son sens) à une entreprise ou à un film, cela passe d'abord par cet échange.
Savoir ce que veut dire et véhiculer la personne est primordial si on veut que le graphisme qui en découle soit le plus honnête et le plus efficace possible.
Ensuite, la direction artistique c'est aussi garder un œil sur la cohérence de l'ensemble. Quand les supports se multiplient autour d'un même projet, ou quand celui-ci s'étire dans le temps, c'est important de ne jamais perdre de vue les idées et les intentions de départ.
Tu travailles sur quoi, en ce moment, pour le court métrage ?
Sur Mauvaise graine, mon travail s'est arrêté à la création du bandeau… Pour le moment ! Mais je serai ravi de donner suite à ce début de collaboration ; pour l'affiche par exemple, ou pour tout autre support. Je connais le travail d'Alberto Bocos Gil, le photographe de plateau de Mauvaise graine, car j'ai travaillé avec lui en créant à partir de ses photographies les visuels de la série documentaire La parole en chantier.
Comme Nicolas, Alberto a un regard très franc et très touchant sur les gens qu'il photographie. Je suis curieux de voir ce qui va découler de son travail sur le tournage et, du coup, je suis très partant pour travailler à nouveau avec lui …
commenter cet article …